"Pourquoi est-ce qu'on n'inventerait pas un signifiant nouveau?"

Publié le par lepharedesmots

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Le sommeil, quand il ouvre les portes du rêve, nous ramène étrangement, comme sous l'impulsion de vagues successives, vers ce hors-lieu -ce non-lieu?- qu'est "le réel". Dans son Séminaire XXIV intitulé  "L'insu que sait de l'une-bévue s'aile à mourre" Jacques Lacan en appelle au poète, au "dormant"(le mot est de Salah Stétié) dont le rêve est celui d'une langue neuve - cette langue qui fait de lui un "voyant"- au moyen de laquelle, par éclats, soudain, s'entrevoit, si brusquement, mais si présent, comme en arrêt sur le temps,  l'impossible spectacle... juste avant que, déjà, submergé à nouveau, l'à peine éveillé s'y noie pour s'endormir encore. 

SEMINAIRE LIVRE XXIV :

"Il n ' y a aucun cas de réveil." Mais : "Dès que l'homme dort, il est une bévue à tour de bras". Mais 
 : " ça ne présume aucun réveil." "Il est sûr qu'on est très réveillé que si ce qui se présente et représente est, je l'ai dit, sans aucune espèce de sens". Or, (et où il est question de notre désir) nous rêvons d'hors : "Un signifiant nouveau, celui qui n'aurait aucune espèce de sens, ça serait peut-être ça qui nous ouvrirait à ce que, de mes pas patauds, j'appelle, j'appelle le réel".

   
"Un signifiant qui n'aurait, comme le réel, aucune espèce de sens.
 On ne sait pas, ça serait peut-être fécond. Ca serait peut-être un moyen de sidération en tout cas."  


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L
<br /> Non, surtout pas de "maîtrise"...<br />
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B
<br /> merci pour votre réponse, très instructive. Il est vrai qu'on écrit toujours à un autre réel ou pas. Pour ce qui est de visiter mon blog bah ! je préfère surtout visiter le vôtre. Mon écriture<br /> est arthritique, mes créations en résistance. Je balbutie. Vous par contre vous avez une maitrise tout en finesse, c'est souple, c'est agréable. Je me berce sans jamais m'endormir. Bonne journée.<br />
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L
<br /> Merci Bergamote pour votre commentaire. Le néologisme, il me semble, n'implique pas une coupure avec l'autre, puisque que l'inconscient est le discours de l'Autre et que par lui nous nous<br /> rejoignons tant bien que mal mais malgré tout - "il n'y a pas de métalangage", dit Lacan. Le langage, aussi hermétique qu 'il puisse se vouloir (par exemple chez certains poètes - pensons à Lorca<br /> et à son symbolisme très personnel) est la mise en acte d'une relation à l'autre (lecteur) : on écrit toujours à quelqu'un, à nous de savoir (si nous le souhaitons, dans un désir d'ouverture)<br /> recevoir cet écrit qui nous est envoyé. Belle journée à vous, dans l'attente de visiter très prochainement vore blog.<br />
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B
<br /> Bah, c'Est ce que le néologisme propose il me semble. Le problème c'est qu'il veut tout dire pour celui qui le crée mais rien pour les autres. Le propre d'un poeme ou d'un écrit c'est quand même<br /> de s'adresser à l'autre. Néanmoins, le néologisme peut, je suppose témoigner d'un indicible, signifier un "aucun mot ne peut dire" donc, on crée ce mot qui n'existe pas et qui ne renvoit à rien<br /> de connu. Assurons nous, dans ce sens particulier que justement l'auteur n'y voit pas un tout à dire qui , à nous ne dit rien. Mais on sait aussi que tout et rien se marient inmanquablement LOL<br /> C'est plaisant de vous lire.<br />
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L
<br /> c'est parce que tu ne laisses pas ton inconscient parler, Jezabel. C'est un domaine où la raison scientifique doit lacher prise. En fait il n'y a rien à comprendre, il y a à prêter l'oreille à ce<br /> dire enfoui en nous et que la raison  empeche d'affleurer à la conscience.<br />
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