La rencontre manquée du sujet : le symptôme

Publié le par lepharedesmots


Lorsque nous pensons nous adresser au sujet, lorsque nous croyons que l'autre qui parle s'adresse à nous en tant que sujet, c'est là que nous pouvons accepter ou non de prendre conscience qu'il s'agit d'un leurre, qu'il n'y a de rencontre, en fait,  que  de  symptômes  qui  se parlent et se répondent en s'ignorant plus ou moins (parfois totale-ment) comme tels.




La rencontre manquée :
Croyant s'adresser à un sujet, nous ne nous adressons jamais qu'à son symptôme.

"Le sujet humain désirant se constitue autour d'un centre qui est l'autre en tant qu'il lui donne son unité, et le premier abord qu'il a de l'objet, c'est l'objet en tant qu'objet du désir de l'autre." (Lacan, Séminaire LES PSYCHOSES, p. 50)

"Le sujet est décentré par rapport à l'individu.  C'est ce que veut dire Je est un autre." (Lacan, Séminaire Livre II, p. 17).

"Le sujet de l'énonciation ne se confond absolument pas avec celui qui  dit à l'occasion de lui-même je, comme sujet de l'énoncé. Quand il a à parler de lui, il s'appelle je. Cela veut dire simplement moi qui parle. (Lacan)

"L'analyse [...] énonce ceci, qui est l'os de mon enseignement, que je parle sans le savoir. (Lacan, Séminaire ENCORE, p. 108), d'où le sens du mot "sujet" dans le discours analytique :
"Ce qui parle sans le savoir me fait je, sujet du verbe
." (p.108)

"Le signifiant (...) c'est ce qui représente le sujet précisément le sujet pour un autre signifiant." (Lacan, Ecrits.). Le sujet est aliéné dans son propre discours.

"Le moi [...] un objet particulier à l'intérieur de l'expérience du sujet." (Lacan, Sém. Livre II. p. 60.)

"Le moi est un objet - un objet qui remplit une certaine fonction que nous appelons ici fonction imaginaire." (Livre II, p. 60.)

"Le moi se prend pour le je." (Lacan, Ecrits.)

*****************************************************************
Le chemin du sujet  est recherche de la vérité. (cf. Lacan, Sém. Les Quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse.)
******************************************************

"Dans le symptôme, l'homme n'est pas l'agent de la parole. " (Lacan)

Du symptôme... encore :
"Laissons le symptôme à ce qu'il est : un événement de corps, lié à ce que l'on l'a, l'on l'a de l'air, l'on l'aire, de l'on l'a." ...

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤














Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
<br /> Oui, en effet<br /> <br /> <br /> et peut-être aurions nous tort de vouloir absolument tout dévoiler.<br />
Répondre
L
<br /> Oui, cela rejoint la psychanalyse, qui considère la métaphore comme présentification du symptôme. Ces "vêtements", on les met et on les enlève, ce qui signifie qu'ils nous voilent mais<br /> aussi que par eux on se dévoile. Néanmoins, le dévoilement ne peut être total (nous sommes des êtres de langage et le langage est notre "vêtement", si nous le quittons nous perdons notre<br /> humanité, toujours ce fameux dilemme...) car l'inconscient (ne) "dit pas tout".<br />
Répondre
L
<br /> Je ne maîtrise pas bien les termes de Lacan et de Freud mais je crois comprendre cette différence entre le "Je" uni et réel qui est notre essence et tous ces faux "je" qui ne sont que des<br /> apparences.<br /> <br /> <br /> Cela me fait penser aux Clavicules d'un grand jeu poétique René Daumal. Le poète dit que l'écriture est un moyen de connaissance de Soi en passant par la négation de toutes ces<br /> étiquettes, tous ces vêtements faux. Les formuler, les dire hors de soi, les exprimer, c'est le nier et les reconnaître comme n'étant pas le vrai "Je". Il utilise l'image des multiple animaux<br /> pour symboliser ces étiquettes, ici des émotions :<br /> <br /> <br /> "Eveillés par l'amour, les animaux de ton corps veulent sortir.<br /> <br /> <br /> Le serpent se déroule à la base de ta moelle.<br /> <br /> <br /> Le lion s'étire dans ta poitrine.<br /> <br /> <br /> L'éléphant heurte à la paroi de ton front."<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
Répondre
L
<br /> Lorsque je dis "je suis médecin", "je suis Paul"... "Je" n'est qu'un sujet grammatical, celui de l'énoncé. Il est ce sujet à distinguer du sujet de l'énonciation qui, lui, par le biais du<br /> symptôme qui nous révèle (comme un vêtement, tu le dis bien) et nous cache, est, si l'on accepte d'"analyser" ce symptôme et de tenter la traversée du fantasme, ce qui doit advenir en lieu et<br /> place du "ça". Freud écrit : "Où était le ça, le je doit advenir."<br />
Répondre
L
<br /> "Le moi se prend pour le je", Savoir y faire avec le symptôme c'est sans doute savoir en jouer, avec lui, de lui... Jouer le jeu (ce qui permet aussi parfois d'"être" hors jeu"). On peut<br /> aussi jouer à se demander avec Henri Michaux "qui dit je quand je dis que je" ?<br />
Répondre