Robinson, mon frère
Robinson, seul lové sur la pierre froide de la caverne-matrice,
Seul lové. La pierre épousant les contours de ton corps - mais froide,
et tu la rêves irriguée et parlante.
Robinson, mon frère de sang et de sans, comme toi, je m'obstine,
contre toute raison, à frapper ma tête contre la pierre froide, à
y chercher le rythme vivant d'un battement de coeur,
Comme toi ; je m'obstine et frappe, et cherche
la nuit du sommeil pour me faire croire qu'une pierre froide n'est
pas tombeau - mais vie - mais renouveau possible. Je frappe.
Je frappe.
Je frappe.
M.M.