Murmure des ombres
Entre éclats et reflets,
Brisures bleues des vitres entrouvertes,
Le ciel tout à son noir - Sa Majesté le Ciel
Qui ne franchit aucun seuil Ne connaît nulle limite
Après le noir de noir de noir
Des ombres parlent, comme sur l'eau étale et pâlissante
au front du soleil, un train d'ondes anonyme et concentrique,
formant bouche d'ombre et typhon à la fois
J'entends leurs murmures et les plaintes qu'ils portent
à bras le corps, d'un corps qui se décompose en dégradés de gris.
Ils me parlent. Ils parlent, tendant leurs lèvres noires aux oreilles passantes.
Ils ne parlent à personne en particulier, les vêtus d'ombre, ils parlent à tout le monde -
En particulier.
Le murmure des ombres tombe goutte à goutte sur l'enclume des forges,
de ces forges ancestrales qui ont à mettre au monde une histoire à vivre,
Une histoire viable à éterniser.
M.M.