Les heures

Publié le par lepharedesmots


edward-hopper-l-automate.jpg "Le coeur de la vie était comme vide ; une mansarde."
                                                                                                                              (Virginia  Woolf, Mrs Dalloway)




Les heures spoliées de temps vierge
Frondent la mort dans sa cage dorée,
Leur nostalgie corrosive rouille les barreaux
Du chant,

Les heures sordides jouent à élimer
Les rires purs, elles battent rageusement
Le pavé de l'existence semée de roses
Ecorchées,

Les heures comptées baguent les ailes du temps
D'alarmes digitales et s'époumonent jusqu'à l'aphonie,
Elles se heurtent au plexiglass des guichets de bureau,
Aux psalmodies du ressassement,

Les heures ressac bouclent la chevelure du temps,
Tissent et retissent la trame des vies inachevées,
Promènent une langueur de vagues sur les visages
Vieillissants,

Les heures vécues échafaudent des palais
De balsa, échangent des baisers serments
Ephémères comme un sourire, le soir, le parfum d'une fleur,
Déposent une feuille d'érable entre deux poèmes
Séchées,

Les heures scandent encore le temps du passage
Au coeur muet du suicidé.

                                   M.M.



Publié dans POEMES

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
<br /> Merci pour ta lecture, Danielle. Bien amicalement,                 Cosima<br />
Répondre
D
<br /> les heures , le temps qui passe sans cesse nous sommes là en silence à observer l'inéluctable...<br /> <br /> <br /> un bel écrit<br /> <br /> <br /> amicalement<br /> <br /> <br /> Danielle<br />
Répondre
L
<br /> Rebonjour,<br /> <br /> <br /> tes commentaires apparaissent maintenant. Il suffisait que je les accepte dans la partie modération.<br />
Répondre
L
<br /> Pour ne pas - surtout pas - oublier Virginia Woolf, rendons à Jane Austen ce qui lui appartient : Orgueil et Préjugés. Virginia demeurant  éternellement l'auteur de Mrs<br /> Dalloway, La Chambre de Jacob, Orlando, Entre les actes, et je termine avec mes préférés, Le voyage au phare et Les vagues. A ce grand oeuvre s'ajoutent ses nombreuses<br /> nouvelles, ainsi que ses essais et son journal.   Mon poème, Les heures, fait écho au magnifique livre de Michael Cunningham, The hours.<br />
Répondre
L
<br /> Merci beaucoup pour ton commentaire éclairé. Contente de ton retour. J'ai déposé des commentaires sur ton blog - cependant ils n'apparaissent pas. A<br /> bientôt.       Cosima<br />
Répondre